La Fabrique Circulaire est allée à la rencontre d’Aurélien Luhmann, directeur marketing d’Isover et ancien ingénieur procédés. Actif de longue date dans l’optimisation de la consommation énergétique, la gestion des ressources en eau et la gestion du recyclage des déchets pour le bon fonctionnement de l’usine, cet ancien ingénieur procédés connaît toutes les clés de la performance des laines de verre fabriquées dans l’usine. En sus de sa responsabilité de directeur marketing, il s’attelle aujourd’hui au développement de solutions d’économie circulaire pour la production des isolants fabriqués en Suisse.
Qu’est-ce qui a incité votre PME à effectuer une transition vers l’économie circulaire et, pour ce faire, à intégrer La Fabrique Circulaire ?
Depuis 30 ans, Isover utilise 80% de verre recyclé dans la fabrication de la laine de verre. La philosophie de l’entreprise inclut des mesures pour renforcer la circularité dans ses activités : il s’agit d’aller encore plus loin.
Par exemple, le tri et le recyclage de la laine de verre issue des chantiers de déconstruction pour produire notre laine de verre sont des pistes intéressantes pour les années à venir sur lesquels nous travaillons activement.
Notre objectif est de nous approvisionner plus localement et à monter des filières de tri et de récupération efficaces. Nous comptons sur La Fabrique Circulaire pour nous aider à monter d’un niveau pour accélérer ces processus.
Quels bénéfices l’économie circulaire apporterait-t-elle à votre activité à Lucens ?
Le plus gros bénéfice pour nous serait de sécuriser l’approvisionnement en matière première secondaire, c’est-à-dire en verre recyclé, pour fabriquer la laine de verre. Il s’agit d’identifier les gisements le plus localement possible, pour éviter l’impact environnemental lié au transport. C’est un challenge, car la tension sur l’alimentation en verre recyclé est de plus en plus forte. De nombreuses sources de verre aujourd’hui non ou peu recyclé sont disponibles, mais les filières ne sont pas encore suffisamment organisées pour permettre des flux efficaces.
Quelles solutions concrètes peuvent être envisagées ?
Des solutions pour augmenter l’approvisionnement en Suisse, réduire les transports et diminuer le nombre d’intermédiaires.
Par exemple, aujourd’hui, il y a du verre qui est exporté ou qui finit dans une décharge avec des déchets de construction. Nous souhaitons trouver de nouvelles pistes pour collecter, trier et revaloriser ce verre qui est une matière permanente et qui permet de réduire l’utilisation de matière première.