Christophe Pot, directeur et Roger Gumy, acheteur stratégique, ont accepté de répondre à nos questions.
Vous appliquiez déjà des principes de l’économie circulaire avant de rejoindre La Fabrique Circulaire, qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le programme ?
Nous appliquons en effet les principes de l’économie circulaire depuis de nombreuses années, notamment dans le domaine de la gestion des déchets. Ceci dit, nous avons décidé de rejoindre La Fabrique Circulaire pour trois raisons principales.
Tout d’abord l’équipe de la Fabrique Circulaire nous amène une réelle valeur ajoutée en termes d’expertise et de conseil. Ensuite le fait de rejoindre cette initiative nous permet d’être en contact avec d’autres entreprises qui évoluent dans des domaines parfois très différents du nôtre, et le partage d’expérience est très intéressant. Enfin, le programme de la Fabrique Circulaire nous permet de gagner en visibilité.
Est-ce que les résultats correspondent à vos attentes ?
En fait, au départ nous avions imaginé travailler avec la Fabrique Circulaire sur le projet Valplast (voir encadré), projet que nous avons lancé en 2019 et qui consiste à développer un procédé de pyrolyse avec les déchets plastiques.
Puis, le diagnostic réalisé avec la Fabrique Circulaire a révélé que nous pouvions envisager un nouveau rôle pour Spontis en tant qu’incubateur de projets liés à l’économie circulaire dans le domaine de l’énergie. En d’autres termes, nous envisageons de devenir un catalyseur et un coordinateur de projets collaboratifs, favorisant ainsi l’innovation et la durabilité dans notre secteur.
Avant tout, vous êtes une entreprise qui offre des services d’achats. Depuis quelques années, vous avez aussi décidé de gérer les déchets de vos clients. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Parce que la gestion des déchets fait partie intégrante de la chaine de valeur et que nous gérons les retours de chantiers de nos partenaires-clients depuis de nombreuses années. Nous récupérons, revalorisons et garantissons la traçabilité des produits que nous récupérons. De plus, le poste "déchets" est le plus important dans notre bilan CO2. Le coût des déchets est en outre intégré dans le TCO (Total Cost of Ownership), qui est une mesure du coût total de possession d’un produit ou service.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer un exemple concret ?
Dans le cadre de la stratégie énergétique 2050, nos clients gestionnaires de réseau de distribution d’énergie (GRD), sont légalement obligés de remplacer tous leurs compteurs électriques par des compteurs dits “intelligents”. Dans ce contexte, nous avons conduit le développement et l’appel d’offre marché public pour ces compteurs "smart". Dès le départ, nous avons intégré dans notre projet la récupération et le recyclage des anciens compteurs.
Cela nous a conduit à collaborer avec le groupe Barec qui, pour l’occasion, a investi dans une nouvelle installation de recyclage, la plus moderne en Europe. Cette installation est capable de recycler non seulement les compteurs, mais aussi les écrans plats d’ordinateurs et de télévision, et permet de dissocier et de récupérer l’ensemble des matériaux, plastiques, métaux comme le cuivre, y compris le mercure. Cette démarche nous permet d’offrir à nos clients une solution qui est non seulement durable et économiquement viable, mais qui a également un impact positif sur la société.
Donc, tous vos clients choisissent de travailler avec vous grâce à votre engagement dans la durabilité ?
Notre engagement dans la durabilité fait partie de notre stratégie et peut être vue comme un avantage concurrentiel. Notre idée est d’être en mesure de proposer à nos clients des alternatives avec des prestations et des produits qui intègrent le développement durable de la conception jusqu’à la fin de vie. La gestion des déchets est un domaine complexe et la traçabilité est souvent négligée, donc c’est un plus pour nous de pouvoir l’offrir à nos clients.
Pour cela, nous avons cherché à développer nos compétences et nous avons renforcé nos équipes en intégrant deux nouveaux collaborateurs experts dans le domaine du développement durable.
Proposition encadré Valplast.
Valplast est un projet dont l’objectif est de recycler des déchets plastiques en Suisse par pyrolyse à basse température pour générer de l’énergie (fuel synthétique, électricité, chaleur et peut-être bientôt hydrogène). Ce projet est porté par plusieurs entreprises partenaires, chacune apportant son savoir-faire et son expertise dans différents domaines.