En tant que patron d’une PME active dans la construction, vous avez commencé à vous engager pour le développement durable il y a longtemps. D’où vient votre motivation ?
En effet, le développement durable est au cœur de nos préoccupations. La pression sur les prix dans notre secteur est élevée, notre chiffre d’affaires s’en ressent avec un volume de travail satisfaisant. C’est pourquoi nous avons conclu qu’il était essentiel d’investir dans des outils de production modernes et ambitieux pour tendre à être concurrentiels sans travailler avec l’étranger et sous-traiter, tout en essayant de nous rendre indépendants énergétiquement. Il s’avère que cela n’assure pas forcément notre pérennité, mais contribue à un avenir plus durable.
Vous avez décidé de participer à La Fabrique Circulaire, quelle était la raison pour faire ce pas ?
J’avais déjà parcouru toutes les pistes pour rendre mon entreprise aussi durable que possible, mais je ressentais le besoin d’aller encore plus loin vers l’économie circulaire. Heureusement, grâce au soutien de l’Etat de Vaud, l’accompagnement est devenu accessible pour nous.
Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de solutions que vous avez mises en place avec LFC ?
Nous sommes convaincus que la collaboration avec nos fournisseurs est essentielle pour une chaîne d'approvisionnement plus transparente et durable.
L'outil développé avec La Fabrique Circulaire nous permettra cette année de mettre en avant les efforts de chaque maillon de la chaîne et de les valoriser. La transparence est un élément clé du développement durable, que ce soit au niveau de l’impact environnemental, social ou économique.
Quelles ont été les clés de votre succès pour persuader vos fournisseurs de partager des informations sensibles et confidentielles concernant leur chaîne d'approvisionnement ?
C’est un succès en devenir, car la transparence est d’abord de la confiance et bien que les actions concrètes envers la durabilité s'intensifient pour les entreprises, il y a encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.
De plus en plus de projets s'appuient sur la traçabilité et l'engagement en matière de développement durable pour se démarquer. Cependant, de nombreuses entreprises continuent de se focaliser uniquement sur les profits à court terme, ce qui peut mener à des situations incohérentes. Le prix reste le critère prépondérant pour les adjudications.
Nous sommes convaincus que la collaboration avec nos fournisseurs est essentielle pour une chaîne d'approvisionnement plus transparente et durable.
Pouvez-vous donner un exemple concret d’un projet durable ?
C’est un travail qui ne se rapporte pas à un projet en particulier, ce sont de petites victoires. Nous avons pu faire comprendre que le choix du matériau en fonction de son bilan carbone et de sa durabilité en matière de possible réemplois ou entretien n’est pas une restriction sur l’esthétique de l’objet. Bien sûr les peintures sont indispensables en architecture et là aussi les laqueurs progressent.
Les fabricants d’acier, d’aluminium et de verre commencent à proposer des produits très recyclés et avec un bilan écologique très positif, nous en sommes au début.
Quel bilan tirez-vous de vos efforts en matière de circularité ?
Un bilan encore mitigé en termes de rapport effort / retour, cependant le sentiment de faire quelque chose de bien pour l’avenir de notre métier et celui de nos enfants prend le dessus.
Les clients sont très intéressés pas nos démarches, mais l’économie ne donne pas encore des signes de reconnaissance, ce sera probablement une prise de conscience qui interviendra dans les années à venir, de gré ou de force.
Cependant, il faut encourager encore ces initiatives, car la solution viendra en premier de nous, les PME.