Le 20 mars, nos collègues Esther Thiebault et Benoît Charrière ont assisté avec Impact Hub à la présentation officielle du rapport à Berne. Dans cet article, nous partageons les messages clés et introduisons quelques leviers possibles pour rendre l’économie suisse plus circulaire.
Impact à l'étranger : importations et matériaux à fort impact
La Suisse est classée au neuvième rang des pays les plus durables au monde selon l'Environmental Performance Index. Mais le Circular Gap Report rappelle que la majeure partie de l'impact généré par la Suisse a lieu à l'étranger. Autrement dit, la Suisse importe plus de 90 % des matériaux utilisés dans son économie, et la majorité de ces matériaux sont considérés comme des matériaux à fort impact, tels que les combustibles fossiles et les minerais métalliques.
Cela étant posé, l’économie circulaire apparaît comme une stratégie incontournable pour réduire le besoin en ressources vierges des entreprises suisses et améliorer leur efficacité.
Les trois secteurs clés : manufacture, construction et agroalimentaire
Les secteurs de l'industrie manufacturière, de la construction et de l'agroalimentaire sont identifiés comme les plus importants contributeurs à l'empreinte matières et carbone de la Suisse, représentant 73% de l'empreinte matières et 63% de l'empreinte carbone.
80% du total de déchets produit annuellement en Suisse sont issus des filières de la construction. Mais le secteur représente aussi 10 % du PIB national ! C’est l’un des secteurs où les challenges d’innovation et de transformation selon les principes de l’économie circulaire sont les plus grands
Le pays se classant au troisième rang mondial en matière d'innovation et de recherche et développement, la Suisse est bien placée pour améliorer le taux de circularité matérielle de l’économie.
Potentiel d'amélioration : innovation et réduction d'empreinte carbone
En suivant les stratégies présentées dans le rapport, la Suisse pourrait réduire sa consommation de matériaux de 33 % et ses émissions de gaz à effet de serre (GES) 43 %, ce qui se traduirait par une augmentation de la métrique circulaire de 6,9 % à 12,1 %. Ces améliorations se traduisent par une amélioration de la santé, du bien-être et de la résilience de la population suisse sans compromettre sa qualité de vie.
Quatre recommandations pour une économie circulaire
Pour parvenir à une économie circulaire, les auteurs du rapport donnent quatre recommandations clés :
- Renforcer la coordination et la collaboration entre les parties prenantes des secteurs privé et public, les organisations de la société civile et le monde universitaire.
- Mettre en œuvre des politiques et conditions cadres qui promeuvent et accélèrent l'économie circulaire tout en décourageant les pratiques linéaires.
- Développer des modèles d'entreprise et des stratégies d'investissement axés sur la circularité.
- Établir un cadre de mesure complet pour suivre les progrès accomplis vers une économie circulaire.
Le taux de circularité de l’économie suisse de 7% communiqué dans le rapport met en avant un potentiel plus que significatif pour faire mieux. Ce chiffre est un argument de plus pour passer à l’action à tous les niveaux. Pour les entreprises, cela peut se traduire par l’adoption des principes de l’éco-conception, permettant de réduire jusqu’à 80% des impacts sur tout le cycle de vie d’un produit ou d’un service !
Les entreprises suisses et La Fabrique Circulaire : ensemble pour une économie suisse circulaire
Les PME occupent une place prépondérante dans le tissu économique suisse puisqu’elles forment à elles seules plus de 99% des entreprises et génèrent deux tiers des emplois. Ces dernières ont un rôle à jouer dans la transition de leur économie vers la circularité. Au-delà de leur rôle et responsabilité, l’économie circulaire constitue une immense opportunité pour elles.
La mission de La Fabrique Circulaire est justement de proposer un accompagnement ciblé et sur-mesure à ces entreprises afin accélérer leur transition, pour améliorer leur performance environnementale d’une part, mais également économique au travers de l’optimisation de coûts et de processus, de l’innovation ou encore du développement de nouveaux marchés et modèles d’affaires. La Fabrique Circulaire vise également à aider les entreprises à monter en compétences sur ces sujets et à se doter d’outils en interne pour pérenniser la démarche au-delà du programme.
Pour aller plus loin
Pour en savoir plus nous vous invitons à consulter les rapports (anglais) de Circle Economy sur la Suisse et sur le monde :
- The Circularity Gap Report Switzerland, Circle Economy
- The Circularity Gap Report, Circle Economy