Un potentiel de circularisation de l’économie de plus de 90 %
En 2020, seulement 8.6% des matériaux consommés à l'échelle mondiale provenaient de filières de recyclage ou de réemploi. Ce faible "taux de circularité matérielle" illustre une forte lacune mais également un grand potentiel pour aller vers une économie circulaire.
L’éco-conception offre de nombreuses opportunités aux entreprises pour devenir plus vertueuses, en appliquant un maximum de principes opérationnels tout en tenant compte des barrières qui existent pour les PME, qu’elles soient liées aux contraintes de prix, aux normes sectorielles d’hygiène et de sécurité et autres réglementations
Utiliser des matériaux durables, oui, mais pas seulement
Recourir à des matériaux biosourcés tels que le chanvre, la paille ou la ouate de cellulose dans le secteur de la construction participe à la transition écologique. Leur empreinte carbone est plus faible que des matériaux d’origine fossile car ils sont issus de la biomasse. Des labels sont disponibles pour certains matériaux afin de garantir un certain respect des fonctions écologiques des écosystèmes.
Mais en réalité, il n’existe pas de matériau « miracle » : l’idée selon laquelle utiliser des matériaux durables suffit à assoir une démarche d’éco-conception revient à ne considérer que la pointe de l’iceberg. Pour être un succès, le choix des matériaux doit s'accompagner d'une réflexion sur la quantité de matière utilisée (moins et mieux), dans une démarche qui intègre toutes les étapes du cycle de vie du produit, dans une approche systémique.
Adopter une approche multicritère pour réussir sa démarche d’éco-conception
Parfois, le recours aux matériaux durables peut-être contre-indiqué. Par exemple, certains bioplastiques requièrent une quantité de terre agricole importante pour faire pousser les cultures nécessaires à l'élaboration du matériau. Ils ne sont pas toujours biodégradables ou compostables et peuvent impliquer des additifs chimiques similaires à ceux du plastique conventionnel.
Il est donc nécessaire d'adopter une approche multicritère qui intègre l'empreinte carbone mais également les impacts sur la biodiversité, l’empreinte hydrique, l'utilisation des terres ou la pollution des océans. C’est avec une telle approche uniquement que les PME peuvent tirer le meilleur parti de l’eco-conception, et améliorer sensiblement l’empreinte environnementale de leurs activités.
La semaine prochaine La Gazette se penchera sur un autre principe opérationnel de l'éco-conception : l'optimisation de la durée et de la fin de vie des produits.